On ne croise pas tous les jours un cardinal albanais qui a traversé 27 années de détention et vaincu ses bourreaux par amour. Mais si on y prête attention, on peut deviner la trace du passage du Seigneur dans notre monde, dans nos vies.

Une des formes de la présence de Dieu à nos côtés est la beauté de la création. Il y a quelques années, des amis m’ont emmené camper dans une réserve naturelle au bas de la péninsule du Sinaï, du côté égyptien. Un paysage à couper le souffle, surtout le soir lorsque la lumière rosée colorait même la mer. Mais il y avait encore plus beau, quand on avait la chance de plonger avec masque et tuba au-dessus des coraux : des tortues, des poissons aux couleurs chatoyantes, des petits requins, de grandes raies majestueuses, le ballet des dauphins tous les soirs à heure fixe. Chacune de ces créatures rivalise de beauté et de grâce. Les enfants s’extasient, pleurent de joie : leur émerveillement est contagieux.

Le soir, quand nous allons nous coucher à la belle étoile, comment ne pas penser au psaume : « Les cieux racontent la gloire de Dieu et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce. » Quand le fardeau est trop lourd ou que la déprime nous guette, si nous levions un peu le nez… Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’au bas du Sinaï. Le Seigneur a mis des merveilles sous nos yeux, au bord de la mer, à la montagne, dans les forêts. Merveilles de la nature. Mais aussi, plus belles encore : les merveilles du cœur humain, quand il aime, comme Magalie ou le cardinal albanais.