Que dois-je dire aux étudiants qui sont candidats pour loger au foyer de mon couvent dominicain ? « Habitez votre maison. » Oui, s’ils veulent tirer parti de l’année qu’ils passeront avec d’autres jeunes et auprès de religieux, il faut qu’ils ne fassent pas que « passer », mais que ce foyer soit véritablement un lieu de vie et qu’ils s’investissent dans les relations et les activités qu’ils y trouveront. Il y a ici plus qu’un dortoir : c’est une vie à vivre à fond. De même, dans notre existence, ne passons pas à côté de la vie, où que nous soyons.

Quand Marie va rendre visite à sa cousine, elle s’y rend en hâte. On devine de l’enthousiasme et un véritable empressement à tenir sa place auprès de ses proches, Élisabeth et Zacharie, qu’elle va commencer par saluer. Marie va habiter leur maison, sans réserve. Elle va investir les lieux et s’engager dans la rencontre, tellement bien que l’enfant qu’elle porte en elle, le Fils de Dieu, marquera déjà de sa présence Jean-Baptiste, l’enfant qui naîtra de sa cousine. Celui-ci sera précurseur du Messie dont tout un peuple espérait la visite. 

Par sa naissance, nous voyons que le Messie de Dieu vient habiter sa vie et notre vie. Puis, adolescent, il prendra sa place au temple parmi les docteurs. Et plus tard, il ira habiter chez Pierre, chez Matthieu, chez Zachée. Si Dieu nous a sauvés, c’est qu’il est pleinement venu. Il a habité notre monde, notre humanité et sa fragilité. Il est vraiment venu. Engageons-nous à le recevoir, puisque Noël arrive. Disons-lui : « Seigneur, visite-nous ! Habite notre histoire ! » Et lui de nous répondre : « Et toi, visite sereinement ton monde et habite pleinement ta vie, si tu veux me trouver. Car voici, je viens. »